Parmi les pionniers de la nouvelle figuration au Maroc, Ghany en devient dans les années 70, une des figures marquantes grâce à un vocabulaire plastique qu’il explore moins comme représentation réaliste de la quotidienneté que comme métaphore sociale et humaine plus large.

 

Animé d’une volonté effrénée d’ouverture sur le monde, tout l’inspire et s’imprime sur ses toiles, “les passants, les couleurs, un sourire. La recherche incessante de la nouveauté et d’une nouvelle expression, il ne se sent jamais figé dans ses acquis” 

 

Fervent admirateur de Duchamps, Paul Klee, Miro, Ghany est un peintre d’expression plurielle. La peinture, la sculpture, la vidéo sont des outils qui retracent une production forte d’une vingtaine d’années. Il saisit les sujets de notre environnement par goût de l’infini. Défricheur, l’artiste innove, outre les procédés classiques, il s’oriente vers la peinture assistée par ordinateur, faisant figure de pionnier depuis plusieurs années.

 

Ghany partage sa vie entre le Maroc, la France et les Etats-Unis. Cinquante années d’activités passionnées, font de Ghany un personnage hors-série de la scène artistique, connu un peu partout dans le monde, grâce à de nombreuses expositions et conférences. Il est le type même de l’artiste engagé, adoptant un point de vue éthique avant toute approche esthétique, il ne cesse pas d’interroger la nature et le sens de l’art dans la société post-industrielle.

 

Exclusivement dévolue à l’espace urbain et à l’humain, la peinture de Ghany Belmaachi distille un curieux mystère que suggère d’emblée son âme nomade. Shanghaï, Paris, Washington, surgit une géographie d’ailleurs qui dessine une palette d’horizons divers et variés pour cet enfant natif de la cité ocre marocaine, Marrakech.